Le cri résonna dans la vieille bâtisse. Comme toujours, Mme.Lebrun s'était levée, seule, dans son lit. La place que son mari, Arthur, occupait était encore vide, et elle se retint de pousser un petit gémissement, seul signe de sa détresse et de sa peine à cette découverte. Il partait sans cesse avant qu'elle ne puisse ouvrir les yeux, et elle se retrouvait toujours là, seule dans ces draps froids et bien moins accueillants. Malgré tout cela, elle tentait de rester forte, et ravalait ses larmes chaque matin pour ne pas se mettre à pleurer comme une fontaine sans jamais s'arrêter.
Après un instant de léthargie intense, la femme se releva de sur son lit, et enfila l'un de ses gilets. Elle ouvrit les volets, mais ne sentit pas cette brise fraîche qui venait caresser sa peau et ses cheveux chaque matin. Ses yeux cherchèrent les oiseaux inexistants dans le ciel, et elle ne les entendit pas non plus chanter. Alors, elle se recula, enfila ses chaussons, et après un premier soupir, descendit les escaliers.
Les escaliers ne grinçaient plus, lorsqu'elle posait ses pieds au sol, et même la chaleur de sa maison ne semblait pas la rassurer. Tout lui semblait trop calme, trop silencieux. Sa voix elle-même, quand elle continuait d'appeler son mari, lui semblait lointaine. La télé était encore allumée, mais les images ne défilaient plus, et elle fronça les sourcils. Tout semblait trop étrange pour qu'elle ne se sente bien, au sein même de sa maison.
La femme tourna la tête vers la cuisine, et poussa un cri presque de terreur. Elle recula d'un pas, la main sur le cœur, et observait, les yeux écarquillés, ce qu'il devait rester de son homme. Il était là, une main tenant un café qui devait maintenant être froid, le regard aussi glacé qu'un iceberg. Et il ne bougeait plus. Sa respiration était inexistante, et il ressemblait à une statue. Inquiète et quelque peu apeurée, elle s'approcha doucement de son mari, et glissa sa main sur celle de Arthur, qui n'avait simplement pas de chaleur. C'était comme si elle était seule au monde, et que la seule chose encore vivante ici, c'était elle.
01. Out of time
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